• Quand y'a dollar, y'a Qatar : le Qatar rachèterait Citroën Sport

    QUAND Y'A DOLLAR, Y'A QATAR : LE QATAR RACHETERAIT CITROEN SPORT

     

    Quand y’a dollar, y’a Qatar : le Qatar rachèterait Citroën Sport.


    L’annonce s’apparente à un tremblement de terre dans le monde du sport auto. D’après AutoHebdo à paraître demain (01/08/2012) le Qatar rachèterait Citroën Sport.

    Décidément rien ne semble échapper au sulfureux Qatar et à sa politique effrénée d’acquisition. Il est vrai que lorsque l’on dispose du plus grand fonds souverain de la planète on peut se laisser aller à la gloutonnerie tous azimuts. Le fonds Qatar Investment Authority (QIA) pèse quelques 700 milliards de dollars. La France semble être de plus une cible privilégiée pour ce micro Etat de 11 437 km2. Cela se fait selon 3 axes : immobilier, actionnariat d’entreprises et enfin sport.

    Doha rachète à tour de bras sur le sol hexagonal, bien aidé par une loi fiscale sur-mesure. Depuis 2008 les investissements immobiliers ne sont pas imposables sur les plus-values et les résidents qataris en France ne payent actuellement* pas l'ISF pendant leurs cinq premières années de présence. On ne compte ainsi plus le nombre de palais, hôtels particuliers etc rachetés par l’émir du Qatar ou son entourage.

    QIA est également actionnaire de nombre d’entreprises stratégiques françaises : Lagardère (défense et presse), Veolia environnement (services collectifs), Suez (énergie, services collectifs), Vinci (BTP).

    Enfin le sport tient une place de vitrine médiatique dans les investissements qataris. Le confetti, fort de ses pétro-gazo-dollars (3è producteur mondial de gaz) s’est ainsi offert l’organisation de la Coupe du Monde 2022 en dépit de toute logique et de soupçons persistants de corruptions. Les clubs de foot sont également rachetés. Le PSG ces derniers mois pour ne citer qu’un exemple français.

    Dernière étape en date, le probable rachat de Citroën Sport. Aucun montant n’est pour l’instant donné, ni aucun détail concret du fonctionnement futur. L’on peut néanmoins s’interroger sur les conséquences.

    La première et la plus heureuse est vraisemblablement le maintien des emplois liés à l’activité sportive. Voilà bien des familles qui voient les lourds nuages gris pesant sur leur futur se dissiper (du moins espérons-le). La deuxième bonne nouvelle est sportive, avec le maintien de l’activité compétition des chevrons. Je ne vais pas ici m’égarer en conjectures sportives que vous lirez à loisirs partout ailleurs…

    Je préfère ici poser la question de la cohérence future de 2 entités différentes, mais portant le même nom, et ne répondant pas aux mêmes interlocuteurs. D’un côté nous aurons PSA et de l’autre Citroën Sport dont on peut même imaginer un changement de nom… un truc du genre Qatar Citroën Sport. Si le Qatar est propriétaire de Citroën Sport, aura-t-il toute latitude pour l’engagement sportif ? Ce serait logique, en application de la règle « je suis proprio, je paye, je fais ce que je veux ». Les programmes seront-ils définis par PSA en fonction d’un plan de communication global et cohérent comme actuellement ? Ou au gré des envies et humeurs de Nasser Al-Attyah dont la logique voudrait qu’il soit une cheville ouvrière de la future entité, et donc indépendamment de PSA ? Cette dichotomie n’entraînera-t-elle pas des situations ubuesques ? Exemple, notre bon Nasser se lève un matin en voulant refaire le Dakar, et hop un programme Dakar. Un autre matin, une envie de gymkhana, bein oui, c’est plus simple que le rallye (pas vrai Ken ?!), et hop un programme ! Le tout en dépit de la stratégie de communication de PSA. En vendant l'entité sportive, le constructeur "se vend" au risque de voir s’échapper toute son image sportive et au-delà, sa communication et son image tout court ! PSA sera-t-il tenu, responsable des agissements de la branche sport vendu ? Je veux dire par là, l’image de PSA et Citroën devra-t-elle être associée aux activités sport, gérées indépendamment ? Cette dichotomie ne sera-t-elle pas à la longue néfaste au groupe ? Ne risque-t-elle pas de brouiller le message markéting ?

    Il y’a là bien des risques dont PSA doit se préserver. Comment faire pour que cette nouvelle entité théoriquement indépendante soit sous la direction stratégique de PSA alors que le groupe ne devrait théoriquement ne plus y engager un euro ?

    Paul Huertas

     

    *si quelqu’un en sait plus sur cette loi au vu des dernières dispositions fiscales je suis preneur ! A ma connaissance cette loi d’exception n’a pas été modifiée…

     

    PS : cet article a été rédigé en partie avec comme source le site d’info http://www.slate.fr/ qui a écrit nombre d’excellents articles sur le Qatar (http://www.slate.fr/story/39077/qatar-france entre autres...)


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